Biographie

Originaire de Dieppe, François Lanel est auteur-metteur en scène de pièces de théâtre. Il a développé son goût pour l’art contemporain grâce à des expériences professionnelles diverses : à la Galerie Chez Valentin, au service production du Festival d’Avignon, en s’impliquant dans le projet W de Joris Lacoste et Jeanne Revel aux Laboratoires d’Aubervilliers, mais aussi en assistant à la mise en scène respectivement Frédéric Fisbach et Pierre Meunier. Après un Master Professionnel – Mise en scène et dramaturgie à l’Université Paris Nanterre, il crée la compagnie de théâtre L’Accord Sensible et les pièces Les éclaboussures (2010), D-Day (2011), Champs d’Appel (2013), Massif Central (2015). Il explore la prise de parole spontanée au théâtre à travers J’ai dit à Thibaud (2018) et le laboratoire Ce qui vient. Son travail a notamment été présenté à la Comédie de Caen, au Théâtre de la Cité internationale (Paris), à la Scène nationale de Dieppe, à la Fonderie (Le Mans), lors des festivals Premières (Staatstheater de Karlsruhe), Fast Forward (Staatstheater de Braunschweig), Novart (Manufacture Atlantique – Bordeaux)… Il attache par ailleurs une grande importance à travailler comme comédien ou dramaturge avec d’autres artistes (Compagnie Placement libre – Monsieur Microcosmos, Archivolte, L’Atelier Martine Venturelli – Appontages…) et à créer des pièces in situ avec des comédiens non-professionnels : Ça s’améliore (2013), Une oie des oiseaux (2018), D-Day II (2019) et La Lin Li La Lin (2021).

Au théâtre, je crois qu’il faut apprendre à s’égarer, à dire oui avant de connaître ou de comprendre. Quoi de plus excitant ? La scène est un espace de jeu et de rencontre inouï. C’est l’endroit rêvé pour vivre des aventures inhabituelles. J’ai toujours eu l’intuition que, pour faire apparaître quelque chose d’étonnant, il fallait nécessairement plonger dans l’inconnu et savoir accueillir toute sorte de surprises. Le début du travail consiste à offrir quelque chose, à partager une forme d’intimité avec les autres, pour créer du commun. Au plateau, les improvisations permettent d’emprunter des chemins improbables et de libérer les parts d’enfance qui sommeillent en chacun de nous. Petit à petit, nos énergies se complètent, nos obsessions se font écho, laissant apparaître une chose qui n’est pas la somme de chacun mais une série d’interactions entre nous. Il suffit de laisser infuser ce qui nous traverse et d’avancer sur le fil de l’inattendu, au rythme de digressions et de pas de côté plus ou moins improbables. Tout se tisse dans la joie, en faisant jaillir des rapprochements surprenants, des formes étranges… Ce que j’espère toujours, c’est découvrir sur scène ce dont je rêvais sans l’imaginer : un équilibre fragile, aussi mystérieux que magique, en constante évolution.

François Lanel